« Plus l’univers se standardise, plus la singularité m’intéresse. ». Cette citation de Claude Sautet, appliquée au monde du rap, représente bien notre pensée. Et cette singularité on la retrouve chez la jeune chanteuse Bordelaise, BabySolo33.
Elle commence la musique il y a 4 ans maintenant, mélangeant ses influences du Rap Cloud et RnB. Son premier et unique projet solo voit le jour en 2019 du nom le plus logique : Solo2019. Depuis BabySolo33 n’avait sorti ni EP ni Mixtape, mais a enchainés les singles qualitatifs. Son interprétation pleine de légèreté et sa musicalité permettent de mettre en abîme des sujets profonds et sérieux. Cette espièglerie dans la superficialité du personnage qu’elle interprète est une force, et elle joue dessus avec justesse.
“Maint’nant, Baby, émotive sans qu’y’ait toujours un motif
Bah ouais, j’ai dеs traumatismes enfouis
Et-et des fois j’me sens un peu fautive
Mais bon, t’es quand même un fils de pute
refrain “balayette”
Son impertinence et le côté mi-petite fille mi-Bonnie qu’elle joue donne beaucoup de relief à sa musique en générale. Elle est signée chez Jeune à Jamais, label très orienté vers la scène émergeante et naturellement proche de la scène Soundcloud dont elle est issue ; La collaboration semble fonctionner puisque sa direction artistique est, déjà, claire, surtout cohérente.
Juste après la sortie de « Stress et paillettes », nous avons eu la chance de la rencontrer. Voici une trace écrite de notre discussion avec BabySolo33.
Tu vas bien ? Comment s’est passée ton année 2021 ?
« Ça va très bien ! L’année 2021 était cool, il y a eu pas mal de choses, la reprise de sortir des morceaux. C’était une belle année j’pense ! »
Tu viens de sortir le projet commun avec 3G et Bricksy « Stress et paillettes ». Comment tu te sens de l’avoir dévoilée aux auditeurs ?
« Bah je me sens soulagée, ça fait du bien de le sortir surtout qu’on en parle depuis un petit moment. Puis ça a été du stress pour le sortir, on a réussi donc j’suis grave contente. Je suis fier de nous en vrai. »
Tu n’as pas sorti de projet depuis Solo2019. Est-ce que c’était une stratégie d’envoyer que des singles pour augmenter tes auditeurs avant la sortie d’un futur projet ?
« Non ce n’était pas du tout une stratégie. En fait quand j’ai commencé la musique j’étais avec un label, on a sorti un premier ep mais ça ne se passait pas très bien. Et après le temps de resigner avec un label, rencontrer une nouvelle équipe, c’était un peu une période de transition pour moi. Donc ce n’était pas une stratégie et d’ailleurs j’ai un peu l’seum parce que j’aimerais bien sortir un ep bientôt. Ça prend un peu de temps mais ça va arriver. »
Aujourd’hui tu es chez le label parisien Jeune à Jamais, qu’est-ce que ce label t’apporte ?
« Ça m’apporte du cadre, ils ont des studios aussi. En vrai la seule chose qui me manque pour être en indé aujourd’hui c’est de l’argent, pour payer des sessions studios, des prods, des mixs, des clips. Finalement le label il m’aide sur tout ça. Puis c’est un label indépendant, l’image Jeune à Jamais je trouve que ça colle bien. »
Malgré cette signature, tu vis encore à Bordeaux. Est-ce que tu penses que pour un artiste Bordelais, il est indispensable de s’expatrier sur paris pour réussir ?
« Beaucoup de choses se passent là-bas et c’est vrai que ça peut être tentant. Je pense que ça va plus vite si tu vas à Paris, mais c’est plus valorisant si tu y’arrive d’ici. »
Tu es proche de 3G et Bricksy, est ce que ce sont eux les beatmakers avec qui tu as le plus de facilité à travailler ?
« Le plus de facilité je ne sais pas, mais oui avec 3G et Bricksy c’est archi naturel. C’est sûr qu’il y a ce côté humain qui facilite la chose. Souvent ils passent à l’appart ils me font écouter des prods et je pose, ou juste ils m’envoient des prods. On s’est rencontrés pendant le confinement, et on s’est tout de suite bien entendus, on se ressemble dans la façon d’être. »
Qu’est-ce que tu aimes dans leurs façons de travailler ?
« Ce que j’aime trop, c’est qu’ils peuvent faire plein de styles différents mais quand tu écoutes tu sais que c’est une prod à eux. Je sais qu’ils se sont graves adaptés à moi, ils m’ont fait des prods genre rock de teenmovies et il y a toujours leur patte. Et puis ce qui m’a plu aussi, c’est leurs ambitions de faire bouger Bordeaux, de mettre en lumière des artistes, de créer des connexions.
Vous venez de dévoiler un projet en commun, est-ce que tu peux nous parler de la conception de cet EP ?
« Ce projet ça fait depuis la fin de l’été qu’on en parle. Le premier morceau de la tape ça a été le feat avec Azur cet été. Pour le reste, ils m’envoyaient des packs et moi je me rec toute seule. Je fais plein de pistes et après faut que je remonte tout ce que j’ai fait, donc ça prend du temps. Donc vers la fin c’était grave le stress, fallait que j’envoie beaucoup de sons. Mais 2 semaines avant la sortie Bricksy il a tout mixé, il a mis de bons effets et on était archi content. »
Tu peux nous parler des autres beatmakers avec qui tu aimes travailler ?
« Ouais bien sûr, y’a Kama ! C’est mon DJ. Après j’ai bien aimé travailler avec Roseboy666, Abel31 aussi. Et récemment on a fait une prod avec Thimothée Joly. Et sinon tous les gars qui m’envoient des prods, j’aime trop garder ce truc d’inconnu qui t’envoie des prods. »
À quoi peut-on s’attendre pour 2022 ?
« Un nouvel EP déjà ! Puis des concerts et des beaux clips. »
Merci à BabySolo33 d’avoir répondu à nos questions ! « Stress et paillettes » est disponible sur toutes les plateformes. On croit fort en elle et on vous conseille, si vous ne la connaissez pas, d’aller la découvrir avec cet EP qui nous a beaucoup plu. Pour la suite, on lui souhaite des paillettes et pas trop de stress…
Article rédigé par Lucas Oudot (@Zetrei__) & Allan Machado (@Mariomathusalem) – Artwork par Pela Xyz
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